I can't go any further than this...♪ ♦ Emilie Sters et Samuel Alexander

- Ce village me paraît quand même peu hygiénique...

Emilie soupira. Sa mère commençait sincèrement à l'énerver avec sa petite voix pincée, sa démarche et ses plaintes continuelles. Si elle n'avait pas été sa génitrice, Millie l'aurait bien poussée dans une flaque de boue pour lui apprendre la vie. Non, mais c'est vrai, quoi ! Se plaindre en permanence, quelle drôle d'existence, quand même. Surtout pour une femme en Channel, avec une mine de vieille coincée. On aurait presque cru qu'elle était restée figée dans une autre époque, où on organisait encore des réceptions...

- Tant mieux, c'est moi qui vit à proximité, pas toi.

Son ton avait été agressif, et c'était le but. Elle voulait faire peur à sa mère, pour ne plus jamais la revoir, jamais. De l'autre côté d'Emilie, il y avait son père, ce grand réfrigérateur ambulant, silencieux, qui n'élevait la voix que pour disputer Millie.

Sa mère parut un instant choquée par la réaction de sa fille, mais elle ne dit rien. Un silence pesant s'installa dans cette famille si étrange. Emilie accéléra volontiers la cadence, désormais plusieurs mètres devant ses parents. Avec un peu de chance, elle aurait pu s'échapper... Elle tourna la tête de droite à gauche, cherchant une petite ruelle où elle se serait terrée en attendant le départ de ses ascendants. Puis, elle le vit, celui qu'elle avait déjà vu plusieurs fois à l'Institut. Elle avait lu son prénom, sur son badge, mais ne s'en souvenait plus.

Emilie ralentit volontairement, tentant de se rappeler son prénom, pour mettre en place un système diabolique, pour quitter enfin ses parents. De vagues lettres lui apparaissaient, mais elle n'arrivait pas à les utiliser pour former un prénom.

Un S, un A, suivis par quatre lettres...

Cela lui revint comme un flash.

- SAMUEL ! hurla-t-elle, se jetant sur lui. ON AVAIT RENDEZ-VOUS TU TE SOUVIEEENS ? continuait-elle de crier.

Puis, n'attendant pas de réponse, elle le tira par la main en courant, traversant trois rues, pour être sûre d'avoir semer ses parents. Pas même haletante par sa pourtant longue course, elle soupira, avant de parler à l'inconnu. Elle avait menti, évidemment.

- Désolée... Mes parents... Seule solution...

Les mots s'embrouillaient dans sa joie de s'être séparée d'eux ! Yes, ça, c'était fait !

Samuel sursauta quand il entendit les cris d'une jeune femme. Il ne comprit pas vraiment ce qui s'était passé. Il fini par réaliser qu'elle avait hurlé son nom. Samuel ne voyait pas vraiment qui cela pouvait être. La seule personne féminine qu'il avait rencontré à l'institut c'était Gretta l'infirmière quand il du faire quelques vaccins pour être sûre qu'il ne contractait pas une maladie grave et contagieuse. Il se souvenait qu'elle avait fait tomber plus de trois fois sa seringue pour prélever son sang. Elle devait sans doute avoir l'esprit ailleurs et il ne le lui releva pas. Pendant qu'il pensait une somptueuse brune avait apparu devant lui le serrant dans ses bras comme si c'était un grand ami et l'avait tiré avec un entousiasme presque contagieux dans un endroit plus lointain. Il la fixa avec interrogation avant que celle-ci ne réponde à la question qu'il se posait mentalement.

Il prit un sourire compatissant et chaleureux avant de lui tendre la main.

- Enchanté de t'avoir aidé, je m'appelle Samuel.

Il n'était pas spécialement social mais il aimait bien rencontrer d'autres personnes, il les étudiait en quelques sortes trouvant le fait que chaque personne soit différente trop incroyable pour être vrai. Prenant un air se voulant sérieux il finit par ajouter.

- Tu ne devrais pas craindre quiquoncque, tout le monde est pareil et personne ne pourra te détruire.

Il se voulait rassurant même si elle ne semblait pas spécialement paniqué.

Le jeune homme qui faisait face à Emilie était plutôt beau. Il lui lança un sourire de compassion profonde, auquel Emilie répondit en inclinant la tête légèrement, comme si elle rigolait intérieurement.

- Enchanté de t'avoir aidé, je m'appelle Samuel.

Sans blague ? Youhou, Millie avait retenu un prénom sans le connaître. A l'intérieur, elle se fit un check à elle-même, comme pour signifier qu'elle était fière d'elle. Puis, après ces félicitations intérieures, Emilie regarda en face d'elle. Samuel semblait vouloir dire autre chose, aussi se concentra-t-elle entièrement sur leur discussion.

- Tu ne devrais pas craindre quiconque, tout le monde est pareil et personne ne pourra te détruire.

Elle réprima un rire intérieur. En effet, elle ne devrait craindre personne, mais bon, elle avait eu les mauvais parents, que voulez-vous... A part eux, tout le monde était sympathique envers elle -dont son cher cousin Nyl.

- Disons que mes parents sont assez... Heeeu, coincés ? Et que passer une minute avec eux est un supplice.

Puis, elle se ravisa et tendit sa fine main en direction du jeune homme.

- Emilie, enchantée. Mais appelle-moi Millie, je déteste mon prénom.

Elle lança un sourire éclatant, sans doute parce qu'elle était contente à la fois de rencontrer un futur ami, mais surtout parce qu'elle avait délaissé ses parents. L'étudiante les imaginait glisser sur les trottoirs en courant... Sa mère qui courait avec ses talons aiguilles hyper-hauts... Elle ricana, et cette fois, elle ne le fis pas intérieurement mais dehors, à l'extérieur de son esprit.

Samuel sourit il trouvait la jeune femme pas extrêmement mature d'éviter ses parents. Le jeune homme avait vite réalisé l'importance de deux aussi gros support dans sa vie de misérable étudiant. Puis sans leur precieux argent Samuel n'aurait jamais pu venir ici et à en croire de nombreux professeurs n'aurait jamais rien pu faire de sa vie. Il avait l'habitude de ce genre de méchansté gratuite et de ces phrases bateau concernant sa sois-disant stupidité et son esprit assez lent. Il n'y faisait pas cas, c'est ce qu'on lui disait et il faisait souvent ce qu'on lui disait quand il en était capable. Perdu dans ses pensées il se rendit compte que la jeune femme continuait de lui parlait et après lui avoir fait part de ses goûts pour son prénom assez commun elle ne se retena pas d'échapper un rire sadique assez inquétant.

- Millie...tu me fais un peu peur.

Il dit avec franchise la fixant de mes prunelles marron quasiment noires. Cet institut le panique vraiment, entre Liam qui semble être un criminel et meurtrier inavoué et Millie qui s'avère avoir un rire laissant supposer son sadisme et sa cruauté bien pronnoncé.

- Millie...tu me fais un peu peur.

Emilie lui lança son plus beau sourire en guise d'excuses. Elle se doutait bien que son rire cruel et son fixage sur ses parents pouvaient faire douter les gens de sa santé mentale. Mais ils ne connaissaient pas les deux "piliers de la vie" comme aurait dit ces magazines chez Mr et Mme Sters. Millie ne les lisait jamais, c'était rempli de bêtises sur le régime, de témoignages inutiles et autres.

Puis, elle se rappela ce jour où une gifle s'était abattu sur son visage. Elle venait alors tout juste de coucher avec Nyl, son cousin éloigné. Son père ne lui avait jamais pardonné, et le jeune homme qu'était devenu Nyl était toujours resté auprès d'elle. Ils auraient pu être jumeaux, si on ne prend pas en compte leurs âges respectifs : 20 et 24 ans.

Elle sortit néanmoins rapidement de ses pensées avant de sourire une nouvelle fois à Samuel. Une certaine nostalgie s'était cependant dessiné sur son visage, aussi son sourire parut-il forcé. Mais bon, l'important, c'est l'intention.

- Je suis désolée si je t'ai fait un peu peur...

Elle paraissait sincère.

Samuel la fixa de ses pupilles marrons d'un air un peu fasciné. Il sourit discrétement avant de l'interroger sur le pourquoi du comment ses parents étaient une si grande source d'ennuie. Mine de rien ça l'intriguait un peu, Samuel trouvait tout le monde digne d'intérêt parce qu'il savait bien que chaque être humain avait une certaine profondeur touchante et attachante. C'était bien normal, c'était les souvenirs et les évènements vécu qui faisaient ça. Puis chaque personne avait sa façon différentes de réagir, de réfléchir et de penser et ça c'était toujours intéressant..essayer de deviner comment l'autre allait intervenir, ce qu'il allait dire ou faire. C'est pour ça qu'il ne trouvait personne ennuyeuse, inintéressante, lassante, bonne ou méchante.

- Tu as essayé de comprendre pourquoi tes parents sont comme ça? Tu as déjà essayé de vraiment comprendre ce qu'ils ressentaient et la raison pour laquelle ils agissaient de cette manière qui t'agaçe visiblement énormément?

La sorte de psychologie de Samuel avait tendance à énerver de nombreuses personnes. Il était des fois trop agressifs et il faut croire que les gens n'aiment pas être bousculer de leur petit idéal. Une fois il avait tellement réussi à cerner les problèmes profonds d'une personne qu'il avait poussé celui-ci en une intense dépression, ce qui avait mené à un suicide de sa part. Samuel s'est toujours senti coupable de ça. Il n'en a jamais parlé à personne mais cet évènement l'a plongé dans une étenelle dépression sybillin.

- Tu as essayé de comprendre pourquoi tes parents sont comme ça? Tu as déjà essayé de vraiment comprendre ce qu'ils ressentaient et la raison pour laquelle ils agissaient de cette manière qui t'agaçe visiblement énormément?

Emilie plongea ses yeux verts dans celles du jeune homme. Elle savait que comme ça, elle pouvait déstabiliser le plus féroce des hommes, avec ce sans-gêne dont elle adorait faire preuve. Elle aimait tellement sortir du monde parfait et idéaliste que les gens imaginaient que l'on la qualifiait souvent d'une femme pessimiste. Pour elle, elle était simplement réaliste.

Puis, elle sourit, sourire faible, mais présent quand même. C'était un sourire prédateur, le renard était agressif et il reprenait peu à peu place en elle, s'immisçant comme un serpent ondule, comme l'eau coule, comme le venin de la parole se déverse pour empoisonner peu à peu l'esprit des gens qui insultent le moindre contrevenant à leur plan.

- Mes parents ? Oh, ils ont leur méthode bien à eux.

Millie prit un air pincé, avant de courber son dos pour se redresser, bien droite, trop droite, même, pour imiter sa mère, Anémone Sters, qu'elle n'aimait absolument pas du tout.

- Voyons ma chérie, c'est peu hygiénique ce patati et tellement peu cher ce patata.

Puis elle redevint la même, avec ce sourire carnassier.

- Voilà, elle a décidé de m'empoisonner l'existence avec ses manières de riches.

Samuel étouffa un petit rire lorsque la jeune fille imita un peu sa mère. Elle prenait une voix assez amusante et le fait qu'elle clamait des paroles tout aussi ridicule accentuait l'humour de la situation. Le jeune repris son sérieux et abandonna tout sourire ou pointe de bonheur dans ses yeux et il fini par déclarer toujours sur un ton un peu psychologue mêlé de philosophie.

- Millie...

Il prit une légère inspiration tandis qu'il la fixait avec attention lui indiquant que ses beaux sourire ne lui servait à rien, elle pouvait toujours économiser cette énergie.

- Tu n'as pas répondu à mes questions...

Elle ne pouvait pas les craindre, elle ne semblait pas être une femme peureuse qui refusait d'accepter sa personnalité ou ce genre de choses. Elle avait l'air de bien s'assumer mais bien sûre tout cela n'était peut-être que des semblables et si c'était le cas Samuel ressentait le besoin de le lui faire réaliser.

- Tu n'as pas répondu à mes questions...

A cette dernière phrase, un nouveau sourire prit place sur le visage de Millie. Elle ne se sentait aucune énervée, elle était très patiente. La patience dont elle faisait preuve avait été acquise après tant d'années avec ses parents. Et la jeune femme en avait eu bien besoin. De plus, l'euphorie de leur avoir échappé la rendait absolument intacte à toute forme de colère quelle qu'elle soit.

Aussi elle avança un peu, avant de lancer une réponse claire.

- Et je ne vois pas pourquoi je devrai y répondre.

Puis, elle continua d'avancer avec cette dignité qui n'était pas ordinaire avant que son talon ne dérape sur une plaque d'égout et qu'elle tombe à la renverse droit dans une flaque de boue.

- Oh non, mon foulard est tout tâché de boue...

Elle revint en courant -mais doucement, au cas où elle retomberait- vers Samuel.

- Dis, tu connaîtrai pas un restau dans le coin ? Il me faut un accès à des toilettes pour pouvoir laver mon foulard.

Samuel archa un sourcil un peu intrigué par sa réponse, il ne s'attendait pas à ce qu'elle dise ce genre de chose. Il ne dit rien et eut lieu un petit moment de silence avant qu'il ne finisse par réponde.

- Parce que tu n'as peur de répondre.

Il ne rajouta même pas un "n'est-ce pas" ou autres, il le savait à vrai dire et il avait du mal à en douter. Il se fier de temps en temps à son instinct assez aléatoirement et il se trouve que cette fois, il sentait qu'il avait bien raison. Puis si il avait tort et qu'elle le craignait effectivement ça l'amenerait à réfléchir ce qui n'est franchement pas plus mal puisque c'est le but recherché. Il attendit sa réponse avant que celle-ci trébucha sur une plaque d'égoût. Toujours aussi lent d'esprit Samuel ne prit même pas la peine d'essayer de la rattraper. Elle s'étala dans la beau ce qui fit sourire le jeune garçon surtout vis à vis de sa réaction. Il ne répondit pas à Millie, se contentant de désigner du doigt le seul restaurant du village qui se trouvait d'ailleurs tout près.

- Parce que tu n'as peur de répondre.

Cette fois, l'expression de Millie se métamorphosa, jusqu'à devenir parfaitement féline. Mais féline dans le genre terrifiant. Elle n'aimait rien moins que les gens qui pensait tout savoir sur les autres. Elle se retenait parfois de leur en mettre une pour leur demander si ça, il l'avait vu venir. Mais elle n'avait jamais tenté l'expérience aussi se dit-elle qu'il valait mieux éviter le moindre geste de violence envers autrui, pour l'instant. Aussi s'arrangea-t-elle pour mettre toute sa colère dans ses doigts, qui se crispèrent instantanément.

- Toi qui sais tout, quel est le véritable problème de mes parents, à ton avis ?

Puis, elle commença à se détourner pour aller au restaurant laver ses vêtements. Avant d'entrer, elle lui fit un signe, comme pour lui signaler de venir, comme pour dire que leur discussion n'était pas finie.

Samuel n'eut pas vraiment peur de son regard ou de ses gestes plein de colère caché. Il la suivit doucement avant de souffle toujours aussi calmement. Samuel ne s'énervait jamais, il n'était jamais triste d'ailleurs. Il ne s'était jamais disputé avec son aimée, il lui donnait toujours raison, quand elle criait il la laissait souffler et se calmer. Il n'avait jamais pleuré, une larme avait été versé à la mort de sa grand-mère quand il était enfant mais c'était tout. Au final il était un peu comme un robot, il ne rescentait pas vraiment d'émotions, et il était surtout extrêmement antipathique. Une personne pouvait mourir sous ses yeux Samuel allait éventuellement lui adresser un regard et appeller les pompier, car il n'était quand même pas un monstre mais jamais il n'aurait ressentis de la peine pour cette homme et jamais il ne se serait inquiété de son sort.

- Je ne sais pas tout..Sinon je n'aurais pas posé de questions.

Il répondit tandis qu'il marchait les yeux un peu dans le vide, fixant le ciel doucement, admirant la beauté des nuages. Il ne regardait même plus devant lui et sentit quelque chose heurter sa jambe. C'était les barrières en bois qui délimitaient le petit restaurant. Il devait être ridicule mais il se fichait bien de ce que pouvaient penser les autres.

- Je ne sais pas tout..Sinon je n'aurais pas posé de questions.

Et quelques secondes après avoir dit ça, Samuel heurta une petite barrière en bois qui servait à marquer les limites du restaurant. Emilie ne rit même pas, elle était pour l'instant furieuse pour deux raisons : elle avait été ridiculisée par cette putain de flaque de boue et Samuel l'énervait de plus en plus avec ses questions, mais pour l'instant, elle arrivait à se contenir. Si il continuait, elle allait se transformer contre son gré et en public, et elle ne voulait absolument pas ça.

Aussi, quand elle rentra dans le restaurant et que cette forte odeur de tabac flottait dans l'air, elle pinça le nez. On aurait dû interdire aux gens de fumer, l'odeur était juste immonde. Entre ça et les haleines emplies d'alcool, Emilie, si elle n'avait pas eu ce foulard à laver, serait sortie aussitôt, en claquant la porte de préférence. Quelle journée ratée, bon Dieu !

Quelques minutes plus tard, Millie ressortait du restaurant et se précipita vers Samuel.

- L'odeur est affreuse, à l'intérieur...

Elle n'avait pas répondu exprès.

Samuel sourit à la jeune femme, comprenant bien que celle-ci faisait bien exprès d'esquiver sa question. Il réfléchit alors, pour quelles raisons elle pouvait bien les redouter? Elle avait peut-être réalisé qu'elle se plaignait sans cesses d'eux sans connaître leur problèmes et leur circonstances atténuantes. Peut-être pensait-elle qu'elle était la fautive de leur comportement ennuyeux. Les hypothèses se bousculaient dans la tête du jeune brun, et tandis qu'il semblait comme absent dans les abysse de ses pensées, il revint soudainement à la vie répondant à la phrase de Millie.

- Je trouve qu'une odeur donne une personnalité à un lieu et selon cette odeur, on appréciera celui-ci plus ou moins car notre odorat intercepte ses données et a une façon bien étrange de les relier aux goûts et aussi à la vision de ce lieu.

Il sourit gentiment, de éclats dans les yeux, content d'exprimer sa théorie, déjà validé par de nombreuses personne. Il ajouta voyant la jeune femme perplexe, Samuel devait clairement être le genre de personnes à l'ennuyer.

- Là en l’occurrence, ce lieu était clairement et unanimement...répugnant.

- Là en l’occurrence, ce lieu était clairement et unanimement...répugnant.

Emilie tenta de sourire, mais c'était si barbant qu'elle ne réussit qu'à former un maigre rictus. Elle devait avouer qu'il avait raison sur certains points. Mais que sur CERTAINS. Elle n'était pas du genre à renoncer, aussi continuait-elle son petit manège d'ignorance des questions du jeune homme, pour l'agacer, même s'il était très calme.

- Je suis d'accord avec toi, pour une fois.

Cette fois, le sourire fut réel, même pas forcé, mais pour Millie, ça ne signifiait pas un abandon, aussi pouvait-elle très bien sourire quand elle le voulait, sans avoir l'approbation de son inconscient.

- Bon, on fait quoi, maintenant ?

Samuel l'observa un peu plus en attention. Elle avait des traits un peu forcés. Il en profita pour l'examiner, elle était ce qu'on pouvait appeler une fille séduisante et pulpeuse même si elle ne l'attirait franchement pas. Elle avait un visage agréable mais le jeune homme avait l'impression qu'on avait dessiné celui ci avec un crayon fin, suivant des lignes pour créer un visage extrêmement symétrique, la perfection selon sir Da Vinci. Le brun n'aimait pas ce genre de femmes, ils préféraient celle avec un visage plus doux et plus pâle. Il était plus fasciné par des teints clairs représentant plus d'innocence et de gentillesse, bien moins d'agressivité. Il soupira et fixa les prunelles brunes de Millie, il avait remarqué lorsqu'elle parlait de ses parents qu'un ton aigri et une pointe d'acidité se cachait dans ses paroles. Elle avait visiblement pas accepté le choix de ses parents vis à vis de quelque chose. Les possibilités sont bien minces; soit une histoire d'amour non approuvé ou bien le fait que ce soit une anthrope. A mon avis elle ne devait pas leur avoir dit pour la deuxième solution vu qu'elle ne s'entendait visiblement pas avec eux et qu'elle craignait légèrement leur jugement trop strict apparemment. La première idée devait donc être la bonne il sourit avant de soupirer.

- Pourquoi pas parler de pourquoi tes parents n'ont pas accepté ta relation avec cet homme ou..cette femme. Il souffla après une légère inspiration.

- Pourquoi pas parler de pourquoi tes parents n'ont pas accepté ta relation avec cet homme ou..cette femme.

Emilie fut littéralement stoppée dans son élan. Elle cessa même de respirer. Comment avait-il... Comment avait-il osé, ce con ?! Comment avait-il deviné ?! Ce salopard l'énervait franchement, elle était furieuse, désormais. Elle grogna, sa deuxième forme reprenait le contrôle.

Emilie, calme-toi, je t'en prie.

Elle revit son visage, le visage de Nyl, leur premier baiser, leur première fois et toutes celles qui en avaient découlé. Sa rage se terrait au fond d'elle depuis déjà trop longtemps, maintenant. Elle n'en pouvais plus, brûlait d'une haine profonde envers ceux qui l'avaient enfanté. Ses dents grinçaient, et son expression était devenue comme elle, furieuse. On ne pouvait que lire la colère sur son visage, maintenant. Si elle ne s'était pas contrôlé, elle l'aurait giflé directement, fort, mais cela aurait été une preuve de faiblesse. Aussi baissa-t-elle sa main, avec difficulté. Mais ses forces n'y étaient pas assez. Elle le gifla violemment, avant de lâcher un petit gémissement de douleur. Elle s'était fait mal en le frappant.

Millie rentra dans le café, fonça au toilettes. Elle se passa de l'eau sur le visage, tentant de se calmer. Ses doigts étaient repliés de colère, et elle frappa droit devant elle, dans le miroir. Le verre se brisa sous le choc, et les débris lui cisaillèrent la peau, lui arrachant quelques larmes de rage, de douleur et de nostalgie. Les toilettes étaient unisexes, elle espérait que Samuel n'aurait pas le cran de rentrer ici, tout de même.

Samuel soupira et encaissa la gifle sans trembler ou râler il l'avait peut-être mérité mais vu la réaction de la brune il avait confirmé ses doutes. Il comprenait clairement dorénavant pourquoi la jeune femme n'aimait pas ses parents. Il s'approcha des toilettes où elle s'était niché. Il entendit un grand fracas qui le fit légèrement sursauté. Il s'appuya contre le mur sans jamais franchir la porte et d'un murmure assez puissant il lui dit de façon à ce qu'elle entende.

- Tes parents ont forcément des raisons de s'opposer à ça. Même si ça te détruit il faut que tu le comprennes. C'est dur à accepter mais c'est comme ça.

Le brun posa une de ses mains froide sur son visage sentant une goutte de transpiration dessiner une jolie courbe le long de son front. Le chauffage était allumé à fond et lorsque la chaleur venait se collait contre son visage il sentit la température monter d'un cran. Il prit un peu peur, il ne voulait pas que sa transformation eut lieu dans ce vieux bar miteux où son animal pourrait tuer de nombreuses personne. Il n'avait pas envie de blesser physiquement les gens. Psychologiquement cela ne le dérangeait pas parce que ça ouvrait le fait qu'ils puissent être plus compréhensible et au final c'est bien pour les aider qu'il les poussait à bout. Il commença à partir d'une démarche étrange bien qu'il tentait de paraître normal. Il entendit un bruit retentir de manière forte jusqu'à ses oreilles. Il s'agissait d'une alarme, celle-ci signifiait qu'un danger imminent allait se présenter à lui. Il allait se transformer dans exactement un degré et il espérait que la température ne grimperait pas entre temps et que la jeune fille ne viendra pas le réceptionner. Sinon il serait contraint de se transformer dans ce lieu simpliste où il risquerait de blesser et même de tuer de nombreuses personnes. Même si il n'était pas croyant, il pria à l'instant pour pouvoir avoir le temps de se réfugier dans un coin isolé du village. Si il courait pour s'éloigner des gens la chaleur serait plus forte, si il restait ici, celle-ci augmenterait aussi, sa seule façon était de marcher assez rapidement pour ne pas rester dans le bar mais pas trop pour ne pas faire monter la chaleur. Il devait à tout pris se rafraîchir et il avait vraiment peur que Millie vienne à le réceptionner.

- Tes parents ont forcément des raisons de s'opposer à ça. Même si ça te détruit il faut que tu le comprennes. C'est dur à accepter mais c'est comme ça.

Emilie voulait le gifler, le frapper, le plus fort possible, mais elle était si faible, si fragile, par moment. C'était d'ailleurs l'un de ces moments qui se déroulaient. Les larmes coulaient, clairs gouttes sur le visage pâle d'Emilie. La transformation commençait peu à peu, douloureuse et affligeante. Millie n'en pouvait plus. Elle prit un éclat de verre, tentant de l'écarter d'elle, mais ne réussit qu'à se trancher profondément le bras. Les gouttes écarlate coulaient à présent, tâchant le sol bien ciré d'un rouge pourpre.

La jeune femme se leva, tentant d'atteindre un distributeur de torchons, pour stopper un minimum l'hémorragie. L'hémoglobine coulait toujours, mais pas suffisamment pour tuer la belle renarde. Elle s'agrippa à un des torchons, dont le tissu à carreaux rouges devint encore plus rouge. Le sang coulait beaucoup moins, et la frayeur avait coupé la transformation d'Emilie, stoppant sa colère envers Samuel... pour l'instant. Le torchon était imbibé de sang, comme une éponge. De légères gouttes mêlées à de l'eau, devenant pourpres, continuait de tomber du torchon, mais le bras de Millie saigna beaucoup moins. Elle avait entendu Samuel, elle l'avait entendu partir. Ne restait qu'à deviner pourquoi.

Emilie sortit des toilettes après s'être remaquillée à peine, masquant les traînées sombres qui avait pris place sur son visage par un peu de poudre rehaussant ses yeux chocolat. Elle chercha du regard Samuel, et ne le trouvait pas. Millie esquiva agilement les tables, malgré sa démarche plutôt inhabituelle. Elle avait l'impression que tous les regards étaient portés sur elle. Et elle comprit. On voyait bien les blessures sur son bras, le transformant en un véritable chantier sanguinaire.

En sortant, elle le vit au loin, petite tâche dans l'horizon. Avec une démarche encore plus bizarre que la sienne. Lui aussi se transformait, en conclut-elle. Quelle serait son autre forme ? La jeune femme voulait le savoir, aussi le suivit-elle en courant, avec le peu de grâce qu'il lui restait. Elle croisa ses parents, mais les ignora, courant trop vite. Un sentiment de liberté s'empara d'elle, mais elle le fit cesser en s'arrêtant à côté de Samuel. La compassion et la rage se mêlait en elle, mais elle préférait l'aider à se transformer ailleurs. Elle le prit par la main, avant de courir un peu.

- Par là.

Samuel admira son geste et vit une tache de sang sur son bras. Il ne ressentit aucune peine pour elle et se contenta de lever les yeux à nouveau. Il sentit son cou se contracter un peu tandis que sa montre continuait de résonnait encore plus. Millie l'avait fait courir et sa température avait maintenant été atteinte. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne se transforme. Il pencha la tête en arrière tandis que ses cheveux se rallongèrent blondissant un peu. Il sentit ses muscles grossirent de plus en plus et lorsque ses yeux et leur pupilles commencèrent à changer il fixa la jeune femme, ses crocs poussant de plus en plus rapidement.

- Attention...

En quelques secondes il avait sauté derrière elle ayant rejoint sa forme de lion il avait donc fait craqué ses vêtements. L'animal bien rapide partit à une allure ahurissante en direction de la forêt pour s'écarter de ses prédateurs. Il n'aimait pas les humains, ils voulaient l'esclavager ou le tuer pour récupérer sa peau. Ils était plus à craindre qu'à se les mettre sous les crocs.

Samuel se tordait littéralement devant Emilie. Elle ne savait pas quoi faire : elle vivait ses transformations avec moins de douleur que les autres, elle, par habitude... Elle ne souffrait jamais beaucoup, contrairement à la majorité de ses amis anthropes. A vrai dire, elle ne souffrait qu'au moment où son corps se pliait pour rapetisser. Le reste de sa transformation se déroulait normalement sans encombre. Et en voyant le jeune homme se transformer sans sécurité ou autres, dans un village, qui plus est, elle sentit la peur l'envahir, coulant en elle, se mêlant à son sang. Elle frissonna une fois. Ce n'était pas le moment de perdre le contrôle, Emilie. Pas maintenant. Contrôle-toi...

- Attention...

Elle s'était tellement concentré sur elle-même qu'elle n'avait pas vu la transformation de Samuel en lion. Quand elle cligna des yeux, il n'était plus là. En sortant de la ruelle où ils s'étaient terrés, elle ne le vit que sous forme d'un éclair doré dans la forêt. Comment avait-il pu... Aussi rapidement... Sans se faire voir... La peur recommença à se faire remarquer. Emilie se courba légèrement, d'abord, souffrant à peine tandis que de longs et doux poils blancs poussait sur elle. Puis, elle commença à se tordre, hurla d'un cri mi-humain, mi-animal. C'était affreux, cette étape. Elle ferma les yeux, tentant uniquement de chasser la peur progressivement même s'il était trop tard... Lorsqu'elle les rouvrit, doucement et avec délicatesse, sa vue était plus basse, et le blanc de son soyeux pelage faisait tâche dans cette ruelle sombre. Alors, elle sortit, imitant un chien, d'abord, avant de se ruer dans la forêt. Le lion allait forcément rugir, elle l'entendrai à un moment. Et puis elle le vit, dans une combe dont le sol était tapissé de feuilles d'automnes. Elle tenta de s'approcher de lui.

L'animal s'était posé dans un petit creux, il avait son buste légèrement relevé, lui donnant une belle impression de puissance et de pouvoir. De son regard noir et perçant il détailla les moindre détail de ce qui l'entourait, chose qu'il devait sans doute devoir à son alter ego humain. Il analysa la menace animal, c'était un beau renard avec une fourrure d'un blanc si pur qu'il aurait pu aveugler la bête si la lumière aurait été au zénith. L'animal secoua doucement sa grosse crinière touffu au vent, c'était un signe qui montrait qu'il était le roi ici et que personne ne pouvait témoigner le contraire. Ensuite ne voyant pas le renard sembler contester, il baissa la tête, la déposant sur le tapis de feuilles, en signe d’approbation. Il la sentit s'approcher. "La"? Oui, il avait une intuition que c'était une femelle, il avait l'impression de l'avoir déjà croisé. Le lion respira un peu assommé par la chaleur étouffante malgré le fait que la saison était automnale et que le soleil était camouflé par un grand nombres de conifères. Ce n'était pas son domaine, l'animal ne se sentait pas chez lui. Pas de grandes herbes jaunis, tout était d'un vert fade à son goût. Il n'était pas fou, il savait que pour lui il était préférable de ne pas changer de position. Un monstre aussi dangereux et rare que lui allait finir soit exterminé soit dans un zoo comme le reste de ses confrères. Par chance il savait qu'il était bien trop précieux pour être tué mais il n'était pas non plus idiot et si insouciant. Sa chevelure et sa peau était synonyme d'argent et certaines personnes étaient bien capable d'avoir du sang sur les mains pour de beaux billets.

Pas de gestes brusques. Contrôle ton allure. Sois respectueuse. Le maître, dans ce domaine, ce n'est pas toi, tu dois te le dire. Le lion est une menace prête à exterminer si on le conteste. Alors avance vers lui, mais calmement, avec assurance mais respect. Tu ne dois pas mourir. Pas maintenant. Que dirait tes chers parents ? Et Nyl ? Qu'allait-il advenir de son cher cousin si elle partait, maintenant ? Allait-elle lui manquer ? Pleurerait-il à son enterrement ? Enfouirait-il sa peine, sa tristesse, sa rancœur, sa douleur et la foule d'émotions qui pouvait le submerger, derrière des masques ? Il est inadmissible que tu le fasse souffrir pour une simple bêtise, une connerie, un degré de trop à ce moment-là. Ce lion te dit quelque chose. Tu le connais, tu en es sûre. Mais tu doutes de sa position : allié ou ennemi ? Sera-t-il celui qui abrégera ta vie d'un coup de patte ? Tu te le demandes. Plus que quelques pas avant d'arriver vers l'animal. Un dernier pas. Tu le fais, lentement. Puis, tu te figes dans le décor, comme du marbre. La seule chose qui pourrait te faire remarquer est cette fourrure brillante. C'était affreux de ne pas pouvoir se cacher pour respirer, réfléchir quelques instants, non ? Tu peux, tu le dois, en fait, contrôler tes sentiments. Pas de folie, pas de colère. Un calme pur, olympien. Le silence se prolonge. Puis, tu fais ce geste insensé, victime d'une variante de Stockholm. Tu te frotte à ton prédateur, comme pour lui témoigner toute la douceur dont tu peux faire preuve. Tu sais pertinemment que ton pelage est plus qu'agréable à caresser, vaniteuse que tu es. Mais cet orgueil et cette douceur te seront extrêmement utiles aujourd'hui. Pourras-tu échapper à la seule personne qui pourrait être ton assassin à ce moment ? Tu te mets à te rouler par terre, avant de fixer le gigantesque félin, avec malice, invitation à s'amuser avec toi. Tu espères que tu ne seras pas sa proie. Sa nourriture. Ce serait une fin bien malheureuse. La peur subsiste en toi, augmentant à chacun de tes actes. Pourquoi fais-tu ceci ? Et pourquoi cela ? Tu es difficile à comprendre, mais tu le fais par peur de la mort. L'amusement et ton pelage sont tes derniers remparts face à la mort qui pourrait subvenir d'un moment à un autre. Le lion reste ton ennemi en tant qu'animal. Tu ne dois pas t'attendrir. C'est impossible, tu dois apprendre à gérer tes émotions, pour te protéger des potentiels dangers.

(pour me faire pardonner de pas avoir RP plus tôt, voilà un texte plus long que d'habitude )
(EDIT : NYL : Ce RP est exceptionnellement à la deuxième personne. Je ne le modifierai pas.)

L’animal restait allongé. Il était bien heureux de sentir une fraîcheur venir caresser ses poils. Il était originaire d’un endroit bien chaud mais ça ne l’empêchait pas de préférait les brises d’automne au temps étouffant d’étés africains. Il observait toujours avec son air supérieur le pauvre renard. Il semblait avoir très vite compris qui était le plus puissant, le roi ici. C’était intéressant, il sentait qu’il avait gagné aujourd’hui un sujet bien loyal. Les gens se pliaient toujours devant sa beauté et son charisme imposant. Il était un de ses animaux qui arrivaient à maîtriser les humains sans difficultés. Il était bien normal qu’il soit monarche. Bien sûre ceux-ci arrivaient des fois à le dominer mais ils étaient bien peu à ne pas avoir peur de sa fermeté et de sa sauvagerie. Mais pourtant le lion, animal impérial, malgré ses griffes ravageuses ne se salissait pas souvent. Il préférait envoyer ses jouets lui chercher de la nourriture. Il ne voyait pas pourquoi il devait se donner du mal alors qu’on lui livrait tout sur un plateau doré.

L’autre avait peur. Ils avaient tous peur. Comment la panique ne pourrait-elle pas vous gagner devant ce  félin. Osez-me dire que vous ne tremblez pas devant sa majesté. Il pouvait voir dans le regard du renard sa vie défilait. Il se contenait de réagir, de protester. Il savait que si il le faisait sa mort viendrait se montrer à lui, le visage souriant, amical et rassurant. Mais il avait vraiment l’impression de reconnaître le sauvageon. Il avait quelque chose d’unique. Il semblait bien plus intéressant et profond que ses autres serviteurs. Il était un peu fasciné par le ranard ce qui était étrange, d’habitude c’était plutôt les autres qui étaient ensorcelés par la grandeur de la bête.

Le petit se rapprocha encore alors que la panique grandissait, on pouvait la sentir  avec clarté. Il s’arrêta, il attendais quelque chose d’indéfini. C’était probablement son jugement. Il savait que le lion détenait sa vie entre ses griffes et que son jugement était fatal. Le silence n’était pas pesant, il était agréable. Un lien d’une complexité intense était en train de se tisser entre les deux prédateurs. Incroyablement, le plus blanc se frotta à l’autre. C’était agréable pensait le blond, l’autre avait un pelage soyeux, clair et si doux. C’était une belle caresse tiède qui lui chatouillait les narines. Le renard se baissa, s’allongea, il gisait sur le sol faisant de grand mouvements, une invitation à jouer probablement. Il leva la patte. C’était leur du jugement. La vie ou la mort..c’était à lui de décida. Il avait les griffes sortis et s’approcha de la tête du fin animal. L’autre pouvait sentir sa fin se rapprocha. Tout se jouait maintenant. En un instant, le lion rentra ses griffes et posa d’une douceur infini la patte sur le haut du crâne de renard. Il l’avait accepté. Il avait décidé qu’il était apte à être son servant, voir son ami. Il l’avait épargné.

( Pas de problèmes, j'ai eu du mal à avoir de l'inspiration moi. Mais j'ai finalement réussi Yaaay...)