And I know these scars will bleed As both of our hearts bleed

Annabeth était arrivée à l'institut tôt dans la matinée, à quelques heures de décalage avec une autre nouvelle colocataire, Avery, si ses souvenirs était bon. Elle se retrouva rapidement dans son nouveau chez soi, un chalet fleuris aux couleurs vives. Elle avait rangée tout ses vêtements et tout ce qui méritait d'être rangé. Déjà sur son lit, une pile de livres et un ordinateur portable trônais. Un chevalet et des tubes de gouache au fond de la pièce. Elle décorerai à sa manière plus tard. Elle en avait aussi profité pour se changer et mettre des vêtements confortables, un short en jean, une tunique verte et des baskets.

Après avoir terminée, elle se dirigea vers le salon, pour le moins coloré, où des fleurs semblaient descendre du plafond. Annabeth sourit tout en touchant du bout des doigts les fleurs artificielles. Elle allait se sentir bien ici. Elle pencha la tête sur le côté, se demandant quand elle aurait l'occasion d'aller à la bibliothèque. Une porte s'ouvrit et une petite tête blonde fit son apparition. Annabeth se tourna vers elle et sourit timidement.

-Bonjour... Prononça-t-elle doucement. Tu dois être Avery...

Elle ne s’aperçut pas qu'elle avait toujours le bras en l'air, touchant une fleur rose, orange qui semblait faite en verre, où les rayons du soleil s'y reflétait.

Avery soupira. Qu'elle aimait ce chalet, ses teintes pastels apaisantes, ses fleurs, fausses mais tellement réelles à la fois, qui tombaient du plafond. Qu'elle aimait cette chambre et cette douce odeur fraîche de printemps, cette douceur qui émanait des lieux, cette...Ah, elle s'emballait encore. Mais elle aimait déjà sa chambre et était ravie de se retrouver dans ce chalet. Il était de loin son préféré, du peu qu'elle avait vu. Aussi sortit-elle de la pièce pour se détendre dans le salon, qu'elle aimait presque autant que sa chambre. Elle vit alors une jeune femme déjà présente. Elle était rousse et pâle - en même temps les rousses bronzées ne devaient pas courir les rues - comme une enfant fragile. Ce qui capta le regard de la blonde, presque aussitôt - mis à part sa chevelure flamboyante - était la grâce de la jeune femme. Elle avait un maintien unique que seules les danseuses devaient avoir.

-Bonjour... dit la rousse, Tu dois être Avery...

Sans s'étonner du fait qu'elle connaisse son nom (Avery ne s'attardait que rarement sur ce genre de détails dans des situations comme celles-là) elle répondit de sa petite voix :

-Oui. Et toi, tu es...?

Elle avait l'impression d'être un peu trop agressive. De toute façon, elle n'arrivait jamais à parler aux gens, et ça, elle le savait bien. Derrière son dos, sa main gauche vint saisir son coude droit, ses jambes se croisèrent. C'était des gestes habituels chez la jeune fille, des tics dont elle ne parvenait plus - et ne songeait plus - à se débarasser.

-Oui. Et toi, tu es...?

Son ton avait été un peu agressif, malgré le son ténu de sa voix. Elle croisa ses jambes et mis ses bras derrière son dos, comme si elle se refermait, ou qu'elle n’osait pas l’approcher. Après tout, ils étaient tous, plus ou moins des animaux et elle pouvait comprendre le fait d'avoir peur de l'autre. Le soleil rendait le visage de la jeune fille pâle et rendait ses yeux brillants. Elle passerait pour banale dans la rue et était surement un peu plus âgé que ce qu'on pouvais lui donner. Se rendant compte qu'elle avait le bras en l'air, elle le baissa tranquillement, nullement pressée en cette journée dite « d'intégration » vu qu'elle venait d'arriver. L’atmosphère semblait néanmoins légère . Espérons qu'elle le restera.

-Annabeth Bird, enchantée...

Elle accompagna sa phrase d'un geste amicale, une main tendue vers la petite blonde. Allait-elle l'accepter ou refuser son geste. Sans attendre que celle-ci ce décide à accepter ou non son geste. Elle pointa de sa main libre les fleurs suspendues en l'air. Décidément, Annabeth était intriguée par cette œuvre, les rayons du soleil laissait des reflets sur les murs bleus et verts. Il fallait bien lancer la conversation pour apaiser la jeune fille. Qu'elle ne se sente pas agressée.

-Joli, non ? Moi, elles m'intriguent...

-Annabeth Bird, enchantée..., répondit la jeune femme - Annabeth, donc.

Elle tendit une main vers la petite blonde, désignant de l'autre les fleurs qui décoraient la pièce. Et reprit avec un ton sympathique et avenant :

-Joli, non ? Moi, elles m'intriguent...

Avery sentait bien qu'Annabeth n'était pas une personne à conflits ; cette fille respirait la douceur, comme le chalet où elles se trouvaient. Aussi accepta-t-elle de lui serrer la main, d'un geste lent, puis la relâcha. Elle affronta son regard, brun, un peu comme le sien ; n'y décela aucune animosité ou volonté de faire du mal. L'adolescente répondit, un peu tard peut-être :

-Elles sont belles, c'est vrai. Moi c'est Avery Rowe.

Sans doute la blonde avait-elle oublié que la jeune femme connaissait déjà son nom - Avery était comme ça. Cette fois, par contre, sa voix s'était faite plus calme. Dire qu'elle en était fière serait une belle exagération, mais elle était... Satisfaite, de ne pas se laisser aller à la méfiance. Elle n'était pas vraiment quelqu'un de fermé mais lorsqu'on l'abordait, elle réagissait toujours de façon étrange, souvent qu'elle regrettait après coup.

La jeune blonde plongea ses yeux dans ceux d'Annabeth, sûrement dans l'optique de calculer, si elle serait une amie ou une ennemie. Puis elle accepta la main tendue et la serra, lentement avant de la relâcher. Avery semblait toutefois plus calme qu'il y a quelques minutes. C'était souvent l'effet que procurait Annabeth, son air apaisée et son sourire semblait apaiser les autres personnes autour d'elle. C'était une certaine qualité qui lui était bien utile, elle ne supportait pas les relations négatives, et encore moins les querelles et les rivalités.

-Elles sont belles, c'est vrai. Moi c'est Avery Rowe.

Elle sourit, bien sur, Annabeth le savait déjà, mais elle ne le releva pas. Avery avait néanmoins parlée avec plus de douceur. S'asseyant sur le rebord de l’accoudoir du sofa avec grâce. Elle entrepris d'en savoir un peu plus sur sa colocataire. Mais, elle ne savait par où commencer. Parler directement de son animal « totem » ou de sa « luxna » pourrai la déranger. Elle opta alors pour la cause de sa venue ici. Elle parla avec douceur.


-Comment es-tu arrivée jusqu'ici ? Moi, c'est à cause d'une cheville casée, sous ma forme animale, j'ai saccager toute la salle de bain de l’hôpital. Le professeur McIntyre s’intéressait déjà à mon cas , donc là ça à été décisif.

-Comment es-tu arrivée jusqu'ici ? Moi, c'est à cause d'une cheville casée, sous ma forme animale, j'ai saccager toute la salle de bain de l’hôpital. Le professeur McIntyre s’intéressait déjà à mon cas , donc là ça à été décisif.


La voix de la rousse se faisait désireuse d'une conversation et ça, Avery l'avait bien compris. Comme Annabeth paraissait quelqu'un de gentil, elle mit sa méfiance de côté et arbora l'air le plus amical qu'elle put - mais pas trop non plus.

-Je suis arrivée ici car je l'ai demandé. Je n'aime pas finir sous ma forme animale et ma Luxna est plutôt fréquente. Je préfère être avec des gens que ça ne va pas traumatiser à vie. Donc j'ai demandé à mes parents de m'amener ici.

Supplié mes parents aurait mieux convenu, se dit-elle sans l'exprimer à voix haute. Elle repensa à comment elle avait eu peur, à chaque fois, de trop s'attacher, de souffrir, de pleurer et de se transformer, certes, mais surtout de souffrir.
Non décidément, ce n'était pas qu'une affaire de Luxna. Mais pourquoi en parler ? Ca ne la concernait pas après tout, tout ça. Enfin, là n'était pas la question. Avery, fatiguée de rester debout, s'assit elle aussi, mais dans le sofa. Elle ramena ses jambes pliées contre elle et les entoura de ses bras, réflexe qu'elle avait attrappé dans son enfance et dont elle ne tenait pas à se débarrasser. Elle décida d'enchaîner sur une question bâteau :

-C'quoi ta transformation ? Ta Luxna ? demanda-t-elle donc d'une petite voix tranquille.

Après tout, Annabeth semblait sociable. Autant essayer quand même de discuter. Même si ce n'était pas son truc.

-Je suis arrivée ici car je l'ai demandé. Je n'aime pas finir sous ma forme animale et ma Luxna est plutôt fréquente. Je préfère être avec des gens que ça ne va pas traumatiser à vie. Donc j'ai demandé à mes parents de m'amener ici.

Oui, c'était normal de la mesure où l'on ne se contrôle pas pendant ses transformation et que voir un être humain se transformer en animal est sacrément dérangeant. Annabeth en avait eue l'expérience avec le professeur, mais bon elle pense que lorsqu'on à une luxna assez fréquente, on fait tout pour ne pas se transformer devant les autres. Elle la regarde marcher et s’asseoir à coté de elle. Jambes pliées et les bras les entourant.

-C'quoi ta transformation ? Ta Luxna ?

-Un chamois, très rapide dans les montagnes. Dit-elle en souriant.Et je me transforme quand je stresse, d'après mes recherches, quand je me sens enfermée. Et toi ?

Au fond d'elle, Annabeth avait espérée qu'elle pose la question. De façon à ne pas se faire peur ou bien à ne pas se mettre sa colocataire à dos. Oui, il y avait de cela. Elle n'était aucunement gênée par sa transformation. Mais elle savait que bon nombre de ses semblables n'était pas de se genre, se qu'elle trouvait étrange. A quoi renier se qu'on était vraiment.

Annabeth répondit, sourire au lèvre :


-Un chamois, très rapide dans les montagnes. Et je me transforme quand je stresse, d'après mes recherches, quand je me sens enfermée. Et toi ?


Alors Avery songea que c'était étrange de rencontrer et de parler avec quelqu'un comme elle, vraiment parler - pas comme avec Nyl. Elle soupira et répondit :

-Je deviens un ocelot quand je pleure. C'est cool les chamois...

Elle se rappelait vaguement de l'animal, qu'elle avait pu voir en vacances dans les montagnes. Et puis, ils étaient dans les Alpes ici, après tout. Milieu naturel des chamois, non ? Alors que l'ocelot... Elle faillit rire jaune. Se contint. Se concentra sur ses chaussures qu'elle avait posé sur le canapé, sans aucune gêne. Elles n'étaient que de simples ballerines mais elle les aimait bien, celles-là. Toutes en simplicité et douceur. Avait-elle déjà dit qu'elle aimait la douceur ? Comme si ça ne se devinait pas.
Elle posa de nouveau ses grands yeux sur son interlocutrice et reprenant :

-T'as quel âge ?

Elle n'avait pas l'air très vieille, mais les apparences sont souvent trompeuses. Enfin, pas à ce point mais au cas où... Elle se rendit compte qu'elle avait des pensées bizarres. Bah, qu'importait après tout. Dans ce chalet, tout semblait calme et paisible. Même les mots les plus étranges avaient des allures délicates et paraissaient emplis de tendresse. Enfin, elle en avait l'impression. Qu'elle était bien ici.

-Je deviens un ocelot quand je pleure. C'est cool les chamois...

Un ocelot ? Annabeth se souvenait vaguement que c'était un chat sauvage d’Amérique. Pas vraiment fait pour la montagne. Mais ce n'étais pas sa qui la dérangeais, plus ou moins, c'était le faite qu'elle soit un fauve qui pourrai être en capacité de l’abattre, elle, l'herbivore. Bien qu'elle soit rapide, surtout ici, dans son lieu de prédilection, elle restait néanmoins songeuse. Enfin bon, elle avait juste à faire attention pour qu'elle ne pleure pas, quitte à en faire sa petite protégée -cette idée la fit sourire-.

-T'as quel âge ?

-Vingt-deux. Et toi ?

Oui, déjà. Malgré le bien être que lui procurait la montagne, la joie d'être à l'institut, Londres et son pays natal lui manquait. Désormais, elle mangeait à la Française, mais elle souhaitait plus que tout retrouver sa façon de se nourrir d’antan. D'ailleurs, elle avait bien envie de thé. Mais où trouver du thé.

-Tu sais si ils ont du thé ici ?

-Vingt-deux. Et toi ?

Ils étaient donc ici pour la majorité largement plus vieux qu'elle. Il faudrait qu'elle se renseigne plus sur les habitants, mais tout ce qu'elle avait pu voir d'administratif, dans toute sa vie, avait le chic de se faire oublier. Bref, elle était un peu tête-en-l'air et l'assumait parfaitement, avantages comme inconvénients.

-Tu sais si ils ont du thé ici ? enchaîna Annabeth.

Elle n'en avait pas la moindre idée. Aussi répondit-elle :

-J'ai seize ans et je n'en sais rien. Je suis arrivée il y a vraiment peu de temps. Il faudrait demander à...Euh...quelqu'un...

Elle ne savait pas à qui on pouvait demander en fait. La jeune fille se sentit incroyablement stupide de ne pas parvenir à finir sa phrase, bien qu'elle soit consciente que ce n'était pas grave. Elle n'aimait pas avoir l'air idiote comme ça.

-Ca doit se trouver j'imagine, reprit-elle cependant. Je peux t'aider à en trouver si tu veux ?

Elle voulait tout de même être utile, un minimum.

-J'ai seize ans et je n'en sais rien. Je suis arrivée il y a vraiment peu de temps. Il faudrait demander à...Euh...quelqu'un...Ça doit se trouver j'imagine. Je peux t'aider à en trouver si tu veux ?

Annabeth sourit sans vraiment s'en rendre compte. En faite, elle avait dit cela sans vraiment le penser, seulement, elle aime boire du thé pour ce détendre, sentir ce liquide chaud la relaxer. Finalement, elle avait juste réussi à embarrasser quelque peu sa nouvelle colocataire.

-Excuse-moi, de te déranger avec cela, ça peut attendre, c'est juste que je suis anglaise et que ce gros cliché est vrai pour moi... Sinon d'où tu viens?

Oui, Annabeth pouvait être quelque fois, une personne un peu étrange qui se posait des questions étonnantes et parfois dépourvue de sens. Mais qu'y pouvait-elle ? Elle était un peu comme ça, tantôt en train de lire, de peindre, ou bien encore d'écrire. Annabeth ne tenait jamais réellement en place, aussi, elle s'amusa à regarder les fleurs au plafond avec un certain sourire avant de regarder Avery de son regard boueux, l'air amusée.

-Excuse-moi, de te déranger avec cela, ça peut attendre, c'est juste que je suis anglaise et que ce gros cliché est vrai pour moi... Sinon d'où tu viens?

Plus ça allait, plus Avery se sentait à l'aise avec cette fille. Elle n'en avait pas l'habitude, et ça l'effrayait un peu. Mais elle n'en fit rien et répondit sans plus s'interroger :

-Ah mais c'est pas grave. Je viens de Rouen. C'est... En Normandie. Dans le Nord-Ouest.

Des fois que ça ne lui parlerait pas. Après tout quand on est anglais, on ne doit pas tout connaître de la géographie française. Elle-même était incapable de situer d'autres villes que Londres ou Oxford sur une carte d'Angleterre. Encore qu'elle aurait quelques difficultés.

Ses mains vinrent s croiser, ses doigts jouer ensemle tandis qu'elle les fixait en se concentrant sur cette chanson qu'elle avait dans la tête. Elle ne savait plus le titre ou les paroles, mais l'air ne lâchait plus ses pensées depuis une bonne heure. Elle se retenait à grand-peine de le chantonner, se sachant bien loin de posséder une jolie voix, du moins des talents en chanson. Mais c'était entraînant tout de même.