"No tienes miedo, chico. No como los ninos" Richard et Curtis (Terminé )

Richard commença à regretter de ne pas avoir préparer son déjeuner lui même. Évidement, pour une fois, il n'avait pas le temps de rentrer à son appartement au village et était obliger de manger sur place. Or il avait oublié à quel point l'ambiance "cantine" lui déplaisait. Ça faisait parti des raisons pour lesquels il avait déserté l'orphelinat d'ailleurs. Il ne savait pas ce qu'il n'aimait pas dans ce genre de lieu mais il ne souhaitait pas y retourner plus tard. C'était la seule fois où il irait ici. En plus, il n'était pas trop sur d'y avoir le droit et il n'avait pas pensé à demander à ses collègues qui eux étaient retournés chez à leur domicile... Les chanceux. Mais tant pis. Son estomac avait trop faim. Il s'était donc incrusté parmi les membres de l'institut sans faire de vague et à présent cherchait une table où s'asseoir.  Évidement, vu l'heure, les tables sans personnes étaient quasi impossible à avoir. Cependant ça ne dérangeait pas Chard'. Il ne manquerait pas de s'imposer et ça avec un grand sourire que ça plaise ou non. Il parcourra alors du regard la salle à manger. Son attention fut capté dans le coin du self. Un petit gamin brun était installé seul dans son coin. Cela surprit légèrement Richard de voir un enfant qui devait avoir à peine une dizaine d'année. N'était ce pas étrange d'envoyer son môme dans un endroit comme celui là ? Enfin... l'homme n'avait jamais eu à se mettre dans la peau d'un parent et donc ne permettait pas de donner son avis. Sachant qu'en plus les siens l'avait abandonné alors qu'il avait moins d'un ans, il n'était pas en mesure de juger quoi que ce soit dans ce domaine. En tout cas, cela l'avait conforté dans son choix. C'était ce petit bonhomme qui allait lui servir de compagnon pour le déjeuner. D'un pas rapide et enthousiaste, il rejoins le garçon et se mit à sa table avant de déclarer. :

- Hola chico ! Je sais, je m'installe sans demander mais j'ai trop faim pour attendre qu'une autre table se libère. Enfin... Buen provecho !

Puis il commença à déjeuner sans attendre de réponse.

Curtis s'était assis à une table dans son coin. Il n'osait pas parler, il était ici, le seul enfant. Il ne cessait de remuer la nourriture dans son assiette, mais il n'avait pas faim. Il savait pas vraiment pourquoi ses parents l'avaient envoyé ici, mais il pensait que c'était de sa faute. Le bruit de la cantine ne cessait pas. Les voix, les rires, les exclamations, etc... Il regardait par la fenêtre, contemplait les magnifiques massifs montagneux, mais regrettait les toits de maison d'Amsterdam, ces toits qu'il avait longuement observé. Soudain, un homme d'environ trente ans vînt s'asseoir à sa table, en disant :

_Hola chico ! Je sais, je m'installe sans demander mais j'ai trop faim pour attendre qu'une autre table se libère. Enfin... Buen provecho !

Curtis, atteint soudain d'une grande timidité ne répondit pas. Il détourna la tête sur son assiette sans plus la bouger après. Il arrêta aussi de remuer sa nourriture et se mit plutôt à en prendre quelque bouchées. De longues minutes, le garçon continua, et quand il se mit à étaler son fromage sur son pain, il lâcha, la voix humide :

_Pourquoi moi ? Pourquoi on m'a abandonné ici ? Je n'y connais personne, moi ! Et en plus, je n'ai rien fait pour mériter ça ! Oui ! Je me suis battu ! Mais, toujours pour me défendre !

Puis quelques larmes vinrent au bord de ses yeux, sans couler au delà. Il se dit juste après, dans sa tête, « Mais quel idiot je fais ! ». Il se tut et lâcha sa tartine de fromage qui vint s'écraser dans son assiette où quelques reste de purée se baladaient.

En voyant que le gamin ne répondait pas, Chard' n'insista pas. Il n'allait pas forcer un môme à se socialiser. Cependant, il trouva bizarre le comportement du garçon. Il semblait être réellement mal à l'aise, si il avait été plus âgé peut être que le trentenaire aurait essayé de faire un brin de causette pour assouvir sa curiosité mais il sentait bien que ça n'aurait servit à rien. Si ce gamin ne voulait pas parler, il ne parlerait pas. Puis à la base, il était là pour manger et non pour jouer le gentil psy. Il continua son repas en silence.
Soudain, il entendit enfin le son de la voix de l'enfant. :

-"Pourquoi moi ? Pourquoi on m'a abandonné ici ? Je n'y connais personne, moi ! Et en plus, je n'ai rien fait pour mériter ça ! Oui ! Je me suis battu ! Mais, toujours pour me défendre !"

Encore un môme délaissé par ces parents... Soit ça devait être plus douloureux lorsqu'on avait vécu en famille, mais Richard trouvait que c'était pas si grave. Lui, il avait toujours vécu sans la notion de papa maman et il vivait très bien. Grâce à ça d'ailleurs, il avait pu connaître des tas d'expériences uniques. Cela signifiait au moins une bonne chose : La liberté. Et ça, ça n'avait pas de prix. Et cette histoire de bagarre lui donnait envie de rire. Ce n'était pas choquant qu'un petit garçon se bastonne de temps en temps. Et si c'était pour se défendre tant mieux. Cela prouvait qu'il avait des tripes et n'était pas comme les petits trouillards qui à la première insulte courrait dans les jupes de su madre. Ce fut alors avec un sourire qu'il lui dit. :

- "Tu veux mon avis ? T'as pas à t'en faire autant. Déjà si tes parents t'ont laissé ici, c'est que t'as pas te soucier d'eux. Faut pas s'attacher à des gens qui veulent t'envoyer ailleurs. Tu es mieux sans eux. Puis, c'est pas mal que tu te retrouve ici plutôt dans un orphelinat pourri où il y a plein de surveillants totalement chiants et bêtes. C'est vrai qu'il y a personne de ton âge mais justement ! Faut que tu en joues. As ton avis, qui a le plus de chance de se faire chouchouter ici ? Toi où le gars de 17ans avec plein d'acné ? Tu as un gros avantage là. Tu fais une bonne bouille mignonne et les gens vont être limite à tes pieds pour te faire plaisir. Donc tes vieux, tu les laisses tomber. Et puis que tu te sois battu pour te défendre ou non, c'est pas grave. Ne te prend pas la tête pour si peu. Fais ce que tu veux quand tu veux sans demander l'avis de personne. Allez. Un peu de courage. Tu vas voir ça ira. "

Richard savait qu'une personne normale n'aurait pas donné ce genre d'encouragement mais les conseils et apitoiement bien niaise ne l'avait jamais aidé plus jeune. Pour lui, il fallait être franc, mentir ne servait rien à part promettre une belle désillusion plus tard.

Puis quelques larmes vinrent au bord de ses yeux, sans couler au delà. Il se dit juste après, dans sa tête, « Mais quel idiot je fais ! ». Il se tut et lâcha sa tartine de fromage qui vint s'écraser dans son assiette où quelques reste de purée se baladaient.

Quelques secondes plus tard, la voix de l'homme retentit :

"Tu veux mon avis ? T'as pas à t'en faire autant. Déjà si tes parents t'ont laissé ici, c'est que t'as pas te soucier d'eux. Faut pas s'attacher à des gens qui veulent t'envoyer ailleurs. Tu es mieux sans eux. Puis, c'est pas mal que tu te retrouve ici plutôt dans un orphelinat pourri où il y a plein de surveillants totalement chiants et bêtes. C'est vrai qu'il y a personne de ton âge mais justement ! Faut que tu en joues. As ton avis, qui a le plus de chance de se faire chouchouter ici ? Toi où le gars de 17ans avec plein d'acné ? Tu as un gros avantage là. Tu fais une bonne bouille mignonne et les gens vont être limite à tes pieds pour te faire plaisir. Donc tes vieux, tu les laisses tomber. Et puis que tu te sois battu pour te défendre ou non, c'est pas grave. Ne te prend pas la tête pour si peu. Fais ce que tu veux quand tu veux sans demander l'avis de personne. Allez. Un peu de courage. Tu vas voir ça ira. "

Curtis ne comprenait pas. Il n'avait jamais eu d'encouragement, sauf de son ami imaginaire, son seul ami, au final. Il ne pouvait incorporer le fait que quelqu'un puisse le trouver assez sympa pour lui donner de l'aide. Curtis ne voyait pas où était la liberté dans cet institut. Il pensait qu'on devait suivre un programme, comme à l'école, quoi. Puis il ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt. Il se remit à fixer la fenêtre sans oser regarder l'adulte se trouvant assis devant lui. Il avait honte. Honte de s'être affiché, honte de la pitié que devait avoir l'homme devant lui pour vouloir l'aider.

Chard' sentit bien que le môme n'avait pas l'air de comprendre ses conseils. Le garçon du vouloir répondre car il ouvrit les lèvres mais aucun mot n'en sorti et il se remit à regarder ailleurs comme pour éviter la conversation. Chose qu'il ne fallait pas faire avec cet homme là. C'était exactement le genre de réaction qui lui donnait envie de persister. Ce fut donc avec un immense plaisir qu'il continua la discussion qui semblait devenir un monologue. :

- Tu n'as pas l'air convaincu. C'est qu'à ton âge, il y en a beaucoup qui se dise que si papa et maman sont pas là pour me consoler et me soutenir, je vais pas y arriver. Bah je vais te dire une chose, moi j'ai jamais eu de parent sur le dos. Et pourtant, je suis totalement bien dans ma peau. Soit, ne pas avoir de soutien au début est un peu dur mais c'est comme ça qu'on se forme pour de grande chose. Puis sincèrement, il y a plein d'autres gens autour de toi si tu as peur d'être seul. C'est vrai que tu les connais pas, mais sachant que tu vas vivre avec eux, t'inquiètes que tu vas les connaître à la fin. Y aura sûrement des cons, des salauds et d'autres peut être très intéressants. Alors faut pas avoir peur. En plus, tu as quel âge ? Je ne pense que c'est du haut de tes quelques années que tu dois perdre confiance en la vie. Tu as encore plein de chose à voir. Donc profites en ! Prends chaque seconde avec légèreté, et continue sans te soucier de ce que les autres peuvent te reprocher. Crois moi. J'ai toujours vécu comme ça et c'est génial.

Richard se demanda si le message était enfin passé. Peut être était il trop jeune pour comprendre... Tant pis, songea-t-il, il assimilera un jour ses paroles ou sinon cela signifie qu'il n'a rien à faire pour ce môme. De toute façon, ça ne l'empêcherait pas de vivre lui.

Curtis persistait à regarder dehors, comme pour se persuader que l'homme l'avait oublié, mais ce n'était pas le cas car il entendit la voix d celui-ci :

Tu n'as pas l'air convaincu. C'est qu'à ton âge, il y en a beaucoup qui se dise que si papa et maman sont pas là pour me consoler et me soutenir, je vais pas y arriver. Bah je vais te dire une chose, moi j'ai jamais eu de parent sur le dos. Et pourtant, je suis totalement bien dans ma peau. Soit, ne pas avoir de soutien au début est un peu dur mais c'est comme ça qu'on se forme pour de grande chose. Puis sincèrement, il y a plein d'autres gens autour de toi si tu as peur d'être seul. C'est vrai que tu les connais pas, mais sachant que tu vas vivre avec eux, t'inquiètes que tu vas les connaître à la fin. Y aura sûrement des cons, des salauds et d'autres peut être très intéressants. Alors faut pas avoir peur. En plus, tu as quel âge ? Je ne pense que c'est du haut de tes quelques années que tu dois perdre confiance en la vie. Tu as encore plein de chose à voir. Donc profites en ! Prends chaque seconde avec légèreté, et continue sans te soucier de ce que les autres peuvent te reprocher. Crois moi. J'ai toujours vécu comme ça et c'est génial. 

Curtis se sentit blessé, par le fait que l'adulte dise qu'il avait besoin de ses parents. Mais non, il n'avait jamais eu besoin de ses parents, sauf pour les rendez-vous médicaux, les sorties, les réunions à l'école, ou pour avoir mal... Oui, il était un peu remonté que du fait qu'il soit un enfant que l'on pense que c'est en quelque sorte une chochotte, un petit garçon se cachant derrière les jupons de sa mère. Oui, cela le remontait. Le fait qu'on le prenne pour un gamin. Et en quelque sorte, l'homme avait raison. Il était libre, libre de ne plus prendre de coups de ceinture dans le dos. En effet, il ne serait plus battu sans rien dire. Le bruit autour de la table, s'était diminué. Les autres personnes avaient terminé de manger et commençaient à partir du réfectoire. D'autres gens, mettaient les chaises sur les tables, débarrassaient les assiettes et les couverts, etc...
Le cœur de Curtis n'en pouvait plus, il était plein de colère, de tristesse et de blessures profondes. Les souvenirs de chaque punitions infligées par ses parents, de chaque bagarre avec ses anciens camarades. Et le type devant lui osait dire qu'il avait besoin d'eux pour y arriver ? Non ça n'allait pas se passer comme ça. Curtis devait se défendre, par les mots, bien entendu, ne pas laisser faire ce genre de paroles, que pouvait ragoter les autres pensionnaires de l'Institut. Alors il regarda brusquement l'homme en face de lui et lui dit d'un ton déterminé :

_Écoutez ! Je ne suis pas un pleurnichard, je ne pleure pas dans les jupes de ma mère ! Je n'ai jamais eu besoin d'elle, ni de mon père d'ailleurs ! Sauf si je voulais avoir mal ! Car oui ! Si vous regardez mon dos, vous y verrez une dizaine de cicatrices de coups de ceinture ! Et c'est mon père qui me les a faites ! Alors ne dites pas que je suis comme ça !

Cette fois-ci, il avait bien l'intention de voir ce qu'allait répondre l'adulte. Il y prenait presque du plaisir. Il prit un verre d'eau et l'avala d'une traite tout en fixant l'homme devant lui, d'un regard presque arrogant qui n'était jamais apparu sur son visage.

_Écoutez ! Je ne suis pas un pleurnichard, je ne pleure pas dans les jupes de ma mère ! Je n'ai jamais eu besoin d'elle, ni de mon père d'ailleurs ! Sauf si je voulais avoir mal ! Car oui ! Si vous regardez mon dos, vous y verrez une dizaine de cicatrices de coups de ceinture ! Et c'est mon père qui me les a faites ! Alors ne dites pas que je suis comme ça !

Cette intervention fit presque sourire Richard. Soit ce n'était pas drôle de se faire maltraiter et savait ce que c'était que de s'en prendre la figure vu ses antécédents mais il ne se plaignait plus d'être seul et cherchait à se défendre bien qu'à la base l'homme essayait plutôt de l'encourager. A croire qu'il n'était pas doué avec les gosses. Ce fut donc avec un grand sourire qu'il répondit. :

- Si tu étais si mal que ça avec tes vieux, n'est ce pas alors une aubaine d'arriver ici loin d'eux ? En plus, vu ce que tu me dis, ça sera plus agréable pour ton dos. Alors comme tu dis, tu n'as pas besoin d'eux. Ce qui signifie tout de même que tu n'as pas à voir cet endroit comme une punition, non ? Donc arrête de te morfondre, gamin. Tu vas t'en sortir. Et tes parents tu les envois paître. Comme tu le fais là. D'ailleurs, si tu as d'autres trucs sur le cœur, exprimes les. T'as le droit. Et même si tu as pas le droit, tu peux le faire quand même.

Sur cette dernière phrase, il but à son tour son verre d'eau en regardant le môme dont il était assez fier. Il était bon de voir les jeunes garçons prendre de l'assurance. C'est comme ça que l'on repérait les futurs vrais hommes. Ce gamin avait peut être du mal à parler, mais il pouvait devenir un sacré bonhomme. Richard en était sur.

Si tu étais si mal que ça avec tes vieux, n'est ce pas alors une aubaine d'arriver ici loin d'eux ? En plus, vu ce que tu me dis, ça sera plus agréable pour ton dos. Alors comme tu dis, tu n'as pas besoin d'eux. Ce qui signifie tout de même que tu n'as pas à voir cet endroit comme une punition, non ? Donc arrête de te morfondre, gamin. Tu vas t'en sortir. Et tes parents tu les envois paître. Comme tu le fais là. D'ailleurs, si tu as d'autres trucs sur le cœur, exprimes les. T'as le droit. Et même si tu as pas le droit, tu peux le faire quand même.

Curtis était maintenant d'accord avec l'adulte et le trouvait assez sympathique. L'homme avait raison, il était finalement de nouveau libre. Et question amis, ça ne changera pas d'avant. Il ouvrit donc son yaourt qu'il mangea à bonne cuillerée. Puis il adressa un sourire à l'homme avant de lui demander :

-Toi aussi t'es un type qui se transforme en animal comme tout ces autres gens ? Moi on m'a insulté de monstre au lieu de m'appeler par mon prénom, Curtis, on m’appelait le mutant. J'ai jamais trop su pourquoi, mais je commence à faire le lien avec cet endroit. Je suis comme eux c'est ça ?

Il continua de regarder droit dans les yeux l'homme devant lui. Il avait maintenant une autre image de l'homme en face de lui. Certes, cet homme a l'air arrogant, mais au moins il est gentil avec moi, se disait-il. Il savait que malgré le quiproquo de tout à l'heure, il pourrait au moins compter sur cet homme pour parler librement quand il en aurait besoin.

Lorsqu'il vit que le garçon commençait à se détendre, Richard eut une certaine satisfaction. Il n'était pas si terrible que ça avec les enfants enfin de compte. Il le dirait à Enrico son ancien mentor qui lui reprochait son manque de tact. Cependant, il ne s'attendait pas à ce que le gamin sorte complètement du sujet. :

-Toi aussi t'es un type qui se transforme en animal comme tout ces autres gens ? Moi on m'a insulté de monstre au lieu de m'appeler par mon prénom, Curtis, on m’appelait le mutant. J'ai jamais trop su pourquoi, mais je commence à faire le lien avec cet endroit. Je suis comme eux c'est ça ?


Tiens donc ? Il le tutoyait maintenant ? Cela surprit Richard, mais ne le dérangeait pas le moins du monde. Et ce gosse se nommait Curtis, toujours bon à savoir. Par contre, il ne semblait pas vraiment comprendre l'endroit où il était. Ces parents avaient du l'envoyer sec ici sans explication. Il était donc normal qu'il soit angoissé. Puis son passé ne semblait pas être non plus tout rose, du au fait que c'était un de ses métamorphes. Cela ne semblait pas simple de vivre avec ça et Chard' espérait ne jamais devenir comme eux, même si il savait que la vie réservait plein de surprise et peut être aurait il du plus s'en méfier. Pourtant il ne ressentit pas de pitié. Ce n'était pas dans sa personnalité. Et de toute façon, si les gens s'apitoyaient sur le sort de ce garçon, ça ne lui servirait pas plus même si cela avait ses avantages. Ce qu'il lui fallait c'était comprendre la vie.
Ce fut dans cette optique que Richard lui répondit. :

-" Eh bien, non je ne suis pas un métamorphe, si c'est bien comme ça que l'on dit. Je suis un garde de l'institut donc je surveille à ce que entre vous et le monde extérieur il n'y ait pas de soucis. Et pour t'éclairer, oui normalement les pensionnaires de cet endroit peuvent se transformer. Tu n'auras donc pas de crétin qui te surnomme "mutant". Et si des gens te donne des sobriquets aussi débiles, saches que malheureusement certains ne sont pas capable de se rappeler un simple prénom. C'est triste, n'est ce pas ?"

Sur ce dernier mot, il fit un grand sourire au garçon en commençant à ouvrir son yaourt à son tour. Puis il reprit la parole avec

- "Enfin, je me suis pas présenté. Je m'appelle Richard, mais tu peux m'appeler Chard' aussi. "

-" Eh bien, non je ne suis pas un métamorphe, si c'est bien comme ça que l'on dit. Je suis un garde de l'institut donc je surveille à ce que entre vous et le monde extérieur il n'y ait pas de soucis. Et pour t'éclairer, oui normalement les pensionnaires de cet endroit peuvent se transformer. Tu n'auras donc pas de crétin qui te surnomme "mutant". Et si des gens te donne des sobriquets aussi débiles, saches que malheureusement certains ne sont pas capable de se rappeler un simple prénom. C'est triste, n'est ce pas ?"

- "Enfin, je me suis pas présenté. Je m'appelle Richard, mais tu peux m'appeler Chard' aussi. "

Curtis, ayant écouté attentivement Richard, était heureux de savoir que normalement on ne l’appellerait pas le mutant. Mais l'homme n’avait pas répondu à une question du garçon : « Je suis comme eux ? » Et ceci interpellait beaucoup l'enfant. Qui était-il, un enfant ou un métamorphe ? Il s'était fait mordre par son gecko, et ce fut après ceci, que sont venues les bagarres, les coups de ceinture, tout ses problèmes, son ancien surnom. Était-il devenu un métamorphe après ça ? Les autres gosses l’appelaient-ils comme ça car il était seul et différent des autres ? Ou parce qu'il était un vrai monstre qui change d'apparence ? Voici les pensées qui trottaient dans la tête de Curtis.

_Dis, Chard', tu m'as pas répondu. Suis-je comme eux ?

Il voulait une réponse mais en avait aussi peur. Il avait l'impression d'être différent, ce qui était le cas, mais d'être humain quand même. Il ne voulait pas, pas être une sorte de créature bizarre, mais plus il y pensait, plus il se disait qu'il en était une. La morsure du lézard, tout part de là. Il le sait. Juste une réponse, il en juste une. Qu'il soit humain ou métamorphe, au final, il est vivant, non ? Bref, il voulait juste savoir une fois pour toutes s'il était comme eux, ou non.

Il prit sa serviette et s'essuya la bouche. Puis il la chiffonna et la posa au coin de son plateau. Puis il se caressa nerveusement les cuisses avec la paume de sa main.

_Dis, Chard', tu m'as pas répondu. Suis-je comme eux ?

Richard fut assez surpris par cette question. Il n'avait pas du être assez clair. Peut être devrait il quand même attendre avant de dire à Enrico qu'il savait gérer les gosses... Il posa d'abord sa cuillère avant de prendre une inspiration. Il voulait être très clair pour cette réponse car il sentait bien que c'était un point sensible que le petit brun voulait résoudre rapidement. Il se pencha donc vers le petit garçon, il lui offrit un grand sourire avant de répondre. :

- "Si oui, tu te transforme en animal, eh bien tu es comme eux. Un métamorphe. Donc non, tu n'as pas à avoir peur des autres ici. Ils vivent la même chose que toi. Tu n'as qu'à demander au directeur McIntyre. Je suis sur qu'il saura te rassurer là dessus. D'ailleurs, tu n'as pas du aller le voir si tu poses ce genre de question car j'ai du mal à croire qu'il ne t'ai expliquer tout ça alors. Puis bon, faut pas t'en faire pour la suite. Je crois pas que tu sois du genre à te laisser faire. Bien qu'il faudrait que tu hésites un peu moins à réagir lorsqu'on commence une conversation. C'est vrai quoi ! Tu es un futur grand gaillard, donc n'es pas peur de dire ce que tu penses. Bref... Par contre, si tu as d'autres questions sur l'institut, je ne suis pas le mieux placé pour te répondre. Ça fait juste une semaine que je suis ici. Je suis moi aussi nouveau. Mais bon, pour revenir au sujet de base, je suis sur que tu vas y arriver."

Richard termina ce petit discours de soutien par un clin d’œil. Et dire que lorsqu'il avait à peu près cette taille, il faisait passer de la drogue pour une bande de dealer du quartier. Cela le fit sourire. Il était bien loin de cette époque. Et ce petit bonhomme n'allait pas à vivre ça car bien que cela ait plu à Chard', il savait que ce n'était pas une vie facile. En plus, n'était ce pas déplacer de souhaiter à un môme qui touche au monde du trafic à cet âge. Peut être pas pour notre garde mais il sentait que ça en choquerait plus d'un. Mais Curtis était loin de cette situation alors il n'était pas utile d'y songer.

- "Si oui, tu te transforme en animal, eh bien tu es comme eux. Un métamorphe. Donc non, tu n'as pas à avoir peur des autres ici. Ils vivent la même chose que toi. Tu n'as qu'à demander au directeur McIntyre. Je suis sur qu'il saura te rassurer là dessus. D'ailleurs, tu n'as pas du aller le voir si tu poses ce genre de question car j'ai du mal à croire qu'il ne t'ai expliquer tout ça alors. Puis bon, faut pas t'en faire pour la suite. Je crois pas que tu sois du genre à te laisser faire. Bien qu'il faudrait que tu hésites un peu moins à réagir lorsqu'on commence une conversation. C'est vrai quoi ! Tu es un futur grand gaillard, donc n'es pas peur de dire ce que tu penses. Bref... Par contre, si tu as d'autres questions sur l'institut, je ne suis pas le mieux placé pour te répondre. Ça fait juste une semaine que je suis ici. Je suis moi aussi nouveau. Mais bon, pour revenir au sujet de base, je suis sur que tu vas y arriver."

Voila. Curtis savait à présent qu'il était un métamorphe. Il devait se transformer en gecko, le lézard qui l'a mordu. Il était soulagé de savoir, d'évacuer toutes ces questions, d'y répondre et de les ranger dans un coin. Cela expliquait pourquoi il se trouvait ici, pourquoi ses parents voulaient s'en débarrasser. Mais bon, maintenant, un avenir nouveau s'offrait à lui. Et il comptait bien le réussir, finir ses études et devenir égyptologue. Il avait toujours eu un faible pour l’Égypte, ce pays, où vivent plusieurs types de lézard, de reptiles. Curtis prit ses couverts et les rangea dans le coin gauche de son plateau. Il rassembla tout les restes de nourriture dans son assiette. Il s'abreuva en portant la cruche à son verre et en déversant le reste d'eau dedans. Il avala le fond d'un coup. Puis, Curtis adressa un sourire à Richard et regarda la pendule fixée sur le mur à leur gauche. Il était 12h45. Puis il détourna son regard sur l'homme et de nouveau par la fenêtre. On pouvait entendre les bruits de la vaisselle qui s'entrechoquait dans la cuisine. Toutes les chaises étaient rangées sur les tables. Il ne restait plus que Richard et Curtis. Le garçon lança soudain avec un sourire :

_Et toi tu faisais quoi avant d'être garde ?

Encore une question que Richard n'avait pas vu venir. Cependant, il avait déjà une réponse toute faite. Vu son passé, il avait été un peu obligé de trouver un petit mensonge pour éviter d'avoir quelques soucis. Il faut dire que tuer des gens pour de l'argent n'était pas bien vu partout. Pourtant ça aurait mis en valeur ses compétences de combattant et montrer qu'il avait les capacités pour surveiller l'institut. Dommage que mercenaire criminel ne soit pas reconnu comme métier. Enfin, il n'était pas pris de cours. Il ne mit alors qu'une petite seconde pour répondre. Il se pencha légèrement en arrière en relevant la tête puis expliqua. :

- "Ce que je faisais avant ? Eh bien, disons que je suis allé ici et là. Je suis parti du Mexique mon pays natal et j'ai voyagé à travers le monde. J'ai donc pu apprendre d'autres langues et d'autres cultures. Mais aussi tester beaucoup de petits jobs. Puis un jour j'ai eu envie de me poser. Alors j'ai pris la première formation professionnelle que j'ai trouvé qui c'est trouvé être celle de garde du corps et j'ai vu si ça me plaisait. Comme tu peux le constater ça m'a plu. Alors me voilà ici. Bref... Une histoire parmi tant d'autres. Mais c'est la preuve aussi que l'on peut vivre sans parent et réussir. Sauf si tu considères que mon existence jusqu'ici est totalement inutile. Mais je te mets au défi de me le prouver si tu le penses. "

Il observa donc la réaction du gamin. Il voulait voir comment il allait répondre et savoir si il avait bien assimiler les choses, notamment cette notion de liberté car il ne parlait pas beaucoup ce gosse.

"Ce que je faisais avant ? Eh bien, disons que je suis allé ici et là. Je suis parti du Mexique mon pays natal et j'ai voyagé à travers le monde. J'ai donc pu apprendre d'autres langues et d'autres cultures. Mais aussi tester beaucoup de petits jobs. Puis un jour j'ai eu envie de me poser. Alors j'ai pris la première formation professionnelle que j'ai trouvé qui c'est trouvé être celle de garde du corps et j'ai vu si ça me plaisait. Comme tu peux le constater ça m'a plu. Alors me voilà ici. Bref... Une histoire parmi tant d'autres. Mais c'est la preuve aussi que l'on peut vivre sans parent et réussir. Sauf si tu considères que mon existence jusqu'ici est totalement inutile. Mais je te mets au défi de me le prouver si tu le penses. "

Curtis regardait maintenant Richard d'un air amical et souriant. Puis il dit soudainement :

-D'accord, donc tu as énormément voyagé ? C'est ça la liberté ? Pouvoir aller où l'on veut quand on veut ? Pouvoir faire ce que l'on veut quand on veut ? C'est ça qu'il y a ici ? La liberté de bouger et d'action ? On peut faire ce que l'on veut quand on veut ? Ça me plaît. Je suis mieux ici que dans mon ancien chez moi. Je me ferais de nouveaux amis, de toute façon. Après tout, ils sont comme moi et je suis comme eux, il ne devrait donc pas n'y avoir de de problèmes n'est-ce pas ? Tu sais, je t'aime bien toi, t'es sympa. J'avais jamais vraiment parler avec quelqu'un comme on a fait. Même quand j'allais chez le psy. Sinon, après ton nouveau job de garde tu feras quoi ? Moi, plus tard je ferai un boulot qui ne m'empêchera jamais d'être libre. Aventurier ou archéologue. Je voyagerai autant que je veux.

Curtis ravala sa salive, et s'affala sur sa chaise, laissant sa tête retomber sur le dossier. Il fixa le plafond d'un air rêveur.

Ce gosse était vraiment intrigué par la liberté. Ça ressemblait presque à une obsession à l'entendre, pensa Richard. Il était assez mal placé pour le juger la dessus sachant qu'était sa drogue première. Pourtant,  il était de plus en plus fier de Curtis. Il avait tout pigé. Bon, ses rêves d'aventurier était un assez loin de la réalité selon le grand brun. Les ambitions d'enfants de son âge. Après rien est impossible. Il faut juste savoir les risques. Cependant ce n'était pas le point le plus marquant. C'est qu'il pouvait se délier la langue ce gamin !  Et pas qu'un peu ! C'était plutôt étrange de passer du garçon quasi muet à ce monologue d'espoir. Non pas que cela déplaisait à Chard', il n'avait rien contre la joie d'autrui, pourtant il se sentit légèrement pris de cours. Il y avait posé pas mal de question d'un coup, certaines en y répondant quasiment juste après, soit. Le tout faisait un certain méli mélo. Ne sachant par où commencer, il prit quelques secondes pour reprendre la parole. Une fois qu'il trouva à peu près les mots à dire, il déclara avec un grand sourire. :

- "En effet la liberté est splendide et pleine de bonnes choses. J'espère d'ailleurs que tu y trouveras ton compte. Pour ce qui est de ton avenir ici, à toi de le gérer. Mais tu sembles déjà mieux parti que tout à l'heure. Tu as envie d'avoir un boulot avec une grande liberté ? Pourquoi pas, mais renseigne toi bien et n'oublie jamais les points négatifs. Analyser une situation est toujours très importante. Moi après ? Je sais pas du tout. C'est un avantage de la liberté. C'est que tu n'es pas forcément obligé de programmer des choses ou de demander l'avis des autres pour décider. Tu peux tout changer du jour au lendemain. Pour le moment, je reste jusqu'à ce je sentes d'aller ailleurs. "

C'était vrai, si il n'appréciait plus ce lieu, il partirait sans remord. Enrico accepterai sans soucis de le ravoir à ses côtés. Cependant, ce n'était pas d'actualité. Ce lieu était beaucoup trop intéressant pour être abandonné au bout d'une semaine. Le travail était un peu basique mais vu le décor ça valait le coup. De toute façon, même si sa paye avait bien baissé ( le crime paye si bien ), il avait gardé assez d'économie pour se subvenir. Ce fut en pensant, à son job, qu'il réalisa qu'il devrait peut être faire attention à l'heure. C'était encore un peu tôt pour se permettre un petit retard. Il regarda rapidement sa montre qui confirma la situation. Alors, il se leva en prenant son plateau et fit à Curtis. :

- En tout cas, ravi d'avoir déjeuner en ta compagnie. Mais je dois y aller. Je ne suis pas payé pour rien faire. Je te souhaite donc une bonne intégration. Et oublie pas. T'as le droit de parler, de crier, de t'affirmer. Le regard des autres, tu t'en fous. Sois toi même et fais ce qu'il te plaît.

Richard lui lança un petit coup d’œil complice se demandant si il allait lui répondre par la positive.

"En effet la liberté est splendide et pleine de bonnes choses. J'espère d'ailleurs que tu y trouveras ton compte. Pour ce qui est de ton avenir ici, à toi de le gérer. Mais tu sembles déjà mieux parti que tout à l'heure. Tu as envie d'avoir un boulot avec une grande liberté ? Pourquoi pas, mais renseigne toi bien et n'oublie jamais les points négatifs. Analyser une situation est toujours très importante. Moi après ? Je sais pas du tout. C'est un avantage de la liberté. C'est que tu n'es pas forcément obligé de programmer des choses ou de demander l'avis des autres pour décider. Tu peux tout changer du jour au lendemain. Pour le moment, je reste jusqu'à ce je sentes d'aller ailleurs. "

En tout cas, ravi d'avoir déjeuner en ta compagnie. Mais je dois y aller. Je ne suis pas payé pour rien faire. Je te souhaite donc une bonne intégration. Et oublie pas. T'as le droit de parler, de crier, de t'affirmer. Le regard des autres, tu t'en fous. Sois toi même et fais ce qu'il te plaît.

Curtis vit l'homme prendre son plateau et se lever. Il se dit donc qu'il devrait sans doute en faire de même. Il saisit sa serviette de papier et s'essuya la bouche avec celle-ci. Il était ravi d'avoir discuté avec Richard, qui lui avait redonné un peu de joie. L'adulte lui avait parlé de quelque chose qu'il n'avait lu que dans les histoires. Il n'avait su ce qu'était la liberté. Mais ce mot résonnait en lui, le faisait vibrer et sourire. Ce môme voulait être libre. Il ferait tout pour y arriver. La liberté, ce mot, ce qu'il pouvait l'aimer. Le garçon pouvait faire ce qu'il voulait maintenant. Il pouvait se faire des amis, ne pas s'en faire, sortir et rentrer comme il veut. Voilà.

Tout autant ravi d'avoir déjeuner avec toi. Et moi aussi je vais y aller. Et merci pour tes conseils Chard'. Grâce à toi je me sens déjà un peu mieux. Et je tâcherai d'être libre comme il faut ! Ah, la liberté.

Sur ces mots, Curtis prit son plateau alla le ranger en séparant assiette, couverts et verre dans chaque bac, et partit en chantonnant « Lunchbox » dans sa tête.